vendredi 17 avril 2015

EPR de Flamenville, le fiasco annoncé

Décidément, l'EPR de Flamanville est en train de devenir le fiasco industriel du siècle ! Prévu à l'origine pour 2012 (son budget a triplé et avoisine les 10 milliards d'euros), il pourrait en réalité ne jamais voir le jour.
La découverte d'une « anomalie », qualifiée de « très sérieuse » par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), dans la composition de l'acier de la cuve du réacteur, lui fait douter de l'opportunité de poursuivre le chantier en attendant d'y voir plus clair. Le doute est d’autant plus fort que ce sont des cuves du même type qui ont été installées à Taischan (Chine) et qui étaient construites pour Hinkley Point (Grande Bretagne). C'est donc toute la série des EPR qui est compromise.
En réalité, comme depuis des années avec le nucléaire, on compte sur d'hypothétiques progrès technologiques qui n'arrivent jamais. Après le problème du traitement des déchets du nucléaire c'est celui d'un EPR construit en France et vendu à l'étranger sans en avoir résolu tous les problèmes techniques essentiels. Le toujours plus gros, toujours plus puissant, nous conduit au toujours plus cher et toujours plus dangereux. Le nucléaire est l'énergie qui coute le plus cher en terme de recherche, d'investissements, de démantèlement et les gouvernements français successifs ainsi que ceux qui s'entêtent dans cette voie font courir de nombreux risques au monde entier. Jamais nous n'avons payé cette énergie à son  juste prix dans nos factures d'électricité. Le voile se lève enfin sur le vrai coût du nucléaire et sur son impossible sûreté ? Est-ce parce que les chantiers sont littéralement interminables que certains s'amusent encore à parler du nucléaire comme d'une « filière d'avenir » ?
L'avenir est bien au développement des énergies renouvelables. La loi de transition énergétique doit ainsi aller à son terme pour engager un plan de réduction de la consommation d'énergie et de développement de ces énergies d'avenir. Mais au-delà, c’est le monde de l'après nucléaire que nous construisons dès maintenant, et cette transition pourrait bien se transformer en révolution, plus rapidement que prévu.