jeudi 18 octobre 2018

COMMUNIQUE DE PRESSE

Le préfet fait un recours contentieux contre la mairie de Faverges-Seyhthenex (74)
La commune de Faverges-Seythenex est dirigée depuis le mois de Mai 2016 par un Directeur Général des Services qui ne possède pas le statut de fonctionnaire.
Or dans les communes de moins de 80 000 habitants, l’emploi des Directeurs Généraux des Services doit répondre à des règles précises voulues par le législateur.
La personne recrutée sur ce poste de direction doit obligatoirement détenir le statut de fonctionnaire. Exceptionnellement, et pour un temps très court de l’ordre de 3 à 4 mois, la Loi tolère d’honorer le poste par un agent de droit privé, le temps pour le Maire de procéder à un recrutement et satisfaire ainsi aux dispositions légales.
Le Directeur Général des Services en poste à la Mairie de Faverges-Seythenex ne satisfait pas à ces règles.
Suite à un signalement par des élus, le préfet a fait un recours gracieux demandant le retrait du contrat en cours. La commune a fourni des justifications à la préfecture ; justifications qui manifestement ne satisfont pas le Préfet qui a porté l’affaire au tribunal administratif de Grenoble au mois d’août dernier. Face aux jurisprudences existantes, nul doute de l’issue du jugement qui ne pourra que conclure à l’illégalité du contrat de Monsieur SERRE.
Pour les élus, ce sont avant tout les incidences de certaines décisions prises depuis deux ans qui les ont amené à alerter le préfet pour tenter d'en limiter les effets dévastateurs sur la vie des habitants du territoire.
Ce fut tout d'abord, une tentative de fusion avec la commune de Doussard, préparée dans le dos des conseillers et de la communauté de communes, qui a anéanti le fonctionnement de la communauté de communes. Depuis 2001 les élus des précédents mandats avaient décidé de construire un projet commun dans un espace de solidarité et, en à peine une année, tout est remis en cause. Nous assistons à une véritable déconstruction.
Après l’échec de la fusion, le DGS imagine une convention entre communes destinée à faire payer les habitants hors communes de Faverges-Seythenex lorsqu'ils viennent y faire des activités culturelles et sportives en contraignant les communes du territoire d'un côté et les associations de l'autre. Cette convention a été rejetée par le préfet mais renaît sous une autre forme et ne concerne plus que la Médiathèque, l’Ecole de musique et la Soierie, nouvelle convention qui n’est votée que par les commune de Lathuile et Doussard.
Dernière annonce, l’autodestruction se poursuit avec la dévitalisation de la Soierie à qui on supprimera les budgets culture et peut-être petite enfance en 2019. Simultanément un appel d’offre est lancé pour la création d’un centre culturel surdimensionné et inadéquat pour notre territoire, dans un ancien bâtiment dont la commune n’a pas encore fait l’acquisition et à l’insu des conseillers municipaux.
Contacts :
Jeannie TREMBLAY, Conseillère municipale à Faverges et Conseillère communautaire à la CCSLA 
Claude GAILLARD, Conseiller Municipal, 
06 62 67 92 52 - janie.tremblay@yahoo.fr 

lundi 15 octobre 2018

Une belle émotion partagée

Samedi au rassemblement pour le climat et contre le tunnel, une jeune femme s'est présentée à moi, pour me faire un beau témoignage. Elle était élève à Duingt en 2000 et elle avait participé à la plantation du grand tilleul aujourd'hui. Sous le tilleul les élèves ont enterré une bouteille avec leurs témoignages sur leur vision du monde. Elle a la larme à l'oeil pour me dire que déjà, ils parlaient d'écologie et que

rien ne s'est arrangé. Après un échange très chaleureux, je lui ai donné mon adresse mail pour qu'elle m'envoie le texte qui est dans la bouteille et un article de presse de l'école.
Dès dimanche, voici le cadeau que j'ai reçu : un joli témoignage de notre jeunesse qui m'emplit d'espérance.

Bonjour Janie,

Voici comme promis en pièce jointe les documents que j'ai retrouvés sur "l'arbre de l'an 2000". Comme vous pourrez le lire, le projet de l'école à cette époque était d'envoyer un message de fraternité aux générations futures, en leur laissant une trace de notre mode de vie en l'an 2000, mais aussi de faire de cet arbre un symbole du respect de la nature et de la lutte contre la pollution.

Je me souviens justement très bien avoir appris à l'école, à cette époque-là, que le papier se recyclait. J'ai d'ailleurs ensuite instauré la pratique dans ma famille, alors que j'étais la plus jeune du foyer, à 9-10 ans à peine. L'écologie et la lutte contre le réchauffement climatique étaient donc bien déjà présents dans les discours du début du siècle.

En 2008, j'ai quitté le foyer familial Dunois pour les études puis le début de la vie active. Je suis Centralienne de formation et j'ai eu la chance, lors de mon parcours, de vivre dans des endroits variés : Lyon, Lille, Paris, à Waterloo au Canada (à une heure de Toronto), à Antibes, sur la côté d'Azur.

10 ans plus tard, en 2018, je suis revenue en Haute-Savoie, à Doussard exactement, trop attachée que j'étais à "mes" montagnes et "mon" lac. J'ai été très attristée de constater qu'en 10 ans, rien n'avait vraiment changé de façon drastique pour lutter contre la pollution : la ligne de bus entre Annecy et Albertville était toujours aussi peu satisfaisante (pas assez d'horaires et toujours sans voie propre pour échapper aux bouchons) et le trafic routier pour aller sur Annecy était loin de s'être résorbé. Au contraire, il avait plutôt empiré. Pour la première fois de ma vie, j'ai été contrainte d'acquérir une voiture, à contre-cœur, puisque je m'efforçais depuis déjà longtemps de vivre de la façon la plus respectueuse possible de l'environnement. Mais la Haute-Savoie avait trop d'années de retard en termes de transport en commun pour que je puisse m'affranchir totalement d'une voiture. Je me demande parfois si nos élus et décideurs ont déjà été voir ce qu'il se faisait ailleurs. L'une de mes plus proches amies, qui est Parisienne, n'a eu le permis que très tard (vers 25 ans). Et elle ne s'en sert quasiment jamais car, à Paris, elle fait tout en transport en commun ou en vélo. Les Lyonnais de la même façon préfèrent le vélo sur les quais du Rhône ou prendre le tram ou le métro, plutôt que de s'embêter avec une voiture qu'il faut trouver à garer et qui reste coincée dans les bouchons du tunnel de Fourvière. Lorsque je vivais à Antibes, pour prendre un exemple plus comparable à Annecy, j'allais au travail à Sophia Antipolis, la célèbre technopole, en bus. La distance était d'environ 15 km, soit plus que Duingt-Annecy. Les bus étaient nombreux, réguliers... et étaient donc toujours plein, victimes de leur succès. Cette région de la côte d'Azur a des problématiques similaires à la notre : une forte croissance démographique, beaucoup de tourisme, beaucoup de déplacements domicile - travail et par conséquent pas mal de bouchons. Pour aller encore plus loin sur le sujet de la mobilité, la Communauté d'Agglomération Sophia Antipolis a décidé de mettre en place un BHNS en site propre (http://www.bustramcasa.fr/), qui devrait être inauguré d'ici 2019.

Il y a une ou deux semaines, alors que je me baladais dans Doussard, j'ai aperçu une affiche sur la concertation publique concernant le projet de liaison Ouest du lac d'Annecy. Je me suis intéressée au sujet, sans a priori, car j'entendais parler d'un tunnel sous le Semnoz depuis tellement longtemps que je me disais que le projet avait sûrement eu le temps d'évoluer depuis. Je suis donc aller chercher des informations sur le site dédié ; vue l'ampleur d'un tel projet et l'impact qu'il peut avoir sur notre vie à tous, il me semblait normal de me renseigner. Très vite j'ai été choquée de lire, noir sur blanc, dans la rubrique "La prise en compte environnementale" : "le projet de liaisons Ouest du lac d'Annecy sans impact sur la qualité de l'air global". Et effectivement, en creusant un peu plus, on se rend compte qu'à aucun moment le projet a pour but de réduire le trafic de voitures.

Comment nos élus et décideurs peuvent-ils autant être hors sujet ?

N'écoutent-ils pas la même radio que moi ? Ne regardent-il pas la même télévision que moi ? Ne lisent-ils pas les mêmes journaux que moi ? Ne respirent-ils pas le même air que moi ?
Comment peut-on oser porter, aujourd'hui, un projet de mobilité à 350 millions d'euros qui ne s'inscrive pas dans les objectifs de réduction de pollution et d'émissions de gaz à effet de serre, sur lesquels tout le monde s'accorde (les dirigeants, la société civile, les associations, les scientifiques...)? Comment peut-on penser qu'un projet imaginé il y a des décennies réponde encore aux enjeux d'aujourd'hui ? Nos élus et décideurs tiennent le manche de l'épée de Damoclès qui menace nos têtes et ils s'apprêtent à porter le coup fatal, quand ils pourraient lâcher l'arme.

Alors, n'hésitez pas à faire de cet arbre, dans la cour de l'école de Duingt, un symbole de votre combat qui est aussi le mien, et qui est en fait le combat de chacun d'entre nous, qu'on en soit conscient ou pas. Rappelez à vos élèves, à nos élus et décideurs, que déjà en l'an 2000 on se souciait de lutter contre la pollution. Rappelez- leur que les instituteurs et élèves de l'école de Duingt de l'an 2000 ont planté cet arbre en symbole de cette lutte et pour le respect de la nature. Rappelez-leur que notre avenir à tous est entre leurs mains, et qu'il ne saurait être judicieux à ce stade de se focaliser sur des bénéfices court-termistes quand la planète risque d'imploser avant même que les générations futures, à qui notre message était destiné, ne puissent voir le jour...

Je vous autorise bien évidemment à diffuser ce mail auprès des personnes que vous jugerez utiles de sensibiliser à mon discours. Et notamment à M. Marc Rollin, le maire de Duingt, qui connaît très bien mon père qui faisait partie de son équipe il y a de cela quelques années, et qui voit normalement très bien qui je suis. J'ose espérer qu'il saura prendre la mesure de mes propos et adopter en conséquence une position raisonnée sur ce projet de liaison Ouest.

Amicalement,
Marjorie Hagnier

Tout est dit. Marjorie, tes paroles me réconfortent et sont une belle leçon pour nos élus. Un beau témoignage de quelqu'un de ta génération, qui est directement impactée par les choix des aînés, lucide parce que tu as voyagé et vu ce qui se fait ailleurs.
Oui nous allons transmettre tout ce que ce beau tilleul doit nous rappeler chaque jour. Nous allons certainement créer un petit événement autour de l'arbre au printemps 2020 pour ses 20 ans et on compte sur ta présence. En attendant le directeur te fera peut être venir pour ses  CM actuels pour témoigner.