mardi 25 juin 2024

La DERNIERE des macronades...

 Le sablier des trois semaines, depuis le soir des élections européennes, a presque fini de s'écouler.




Après l'annonce ahurissante de dissolution de l'assemblée nationale, force est de constater que le Président de la République joue le sort de la France au poker. Macron fait tapis croyant tenir une carte maîtresse : la Gauche sera incapable de s'accorder dans un délai aussi court et se divisera en plusieurs candidats. Lui, de son côté, pense pouvoir réussir les candidatures uniques des Renaissances et des Républicains. Ainsi, la Gauche qui a toujours voté contre le RN, sera de nouveau contrainte de voter pour la droite au second tour, pour faire barrage à l'extrême droite

Pourtant la 1ère semaine ne se déroule pas tout à fait comme prévu. Elle est très mouvementée. Les partis de Gauche se réunissent  aussitôt pour travailler ensemble : Les Ecologistes, le Parti Socialiste, La France Insoumise, le Parti Communiste, mais aussi Place Publique ( Raphaël Glucksman) et Génération S ( Benoît Hamon). A l'Extrême Droite, Marion Maréchal et Eric Ciotti annoncent très rapidement le ralliement de leurs partis au RN sans consultation de leurs instances gouvernantes et de leurs adhérents. 

Très vite, l'ensemble de la classe politique hors RN dénonce un acte irresponsable du Président. Une décision quasi solitaire, à la grande surprise de son 1er ministre et de l'ensemble de l'exécutif.

Le rassemblement de la Gauche largement impulsé par Marine Tondelier avance rapidement sur un texte cadre pour une candidature commune et sur la répartition des circonscriptions dans le respect du poids politique de chacun. Concernant les Ecologistes (EELV), ils ont une réunion en visio dès le lundi soir, en simultané d'une autre réunion sur place au siège entre les différents partenaires de la Gauche. Le jeudi, les adhérents votent , via internet, pour ratifier ou pas la déclaration commune du Nouveau Front Populaire et valider la liste des candidatures des Ecologistes aux législatives. 

A la fin  de la semaine, les candidats Nouveau Front Populaire partent en campagne. Un réseau d'experts se développe dans tous les domaines nécessaires, travaille à un programme plus précis et détaillé : Services publiques, Défi climatique, Justice sociale,, Finances publiques, Economie, Agriculture, Economie Sociale et Solidaire, Education, Justice sociale, Santé, Logement, Energie, Culture, International, Europe...

Les partis de droite explosent, façon puzzle. Eric Ciotti, Président des Républicains est finalement seul face à sa décision de ralliement du RN, mais détient la légitimité et les outils du parti pour faire campagne. Certains élus Républicains repartent en leur nom sans logo LR, d'autres négocient des accords avec Renaissance. Pour ces derniers, les députés sortants ne mettent plus du tout la photo de Macron sur leurs affiches et s'appuient sur leur notoriété personnelle, leur bilan, sans plus faire allusion à leur groupe politique. Ils font campagne sur la politique locale et plus sur le projet national. 

La seconde semaine, les médias ne parlent que budget, antisémitisme, racisme, extrêmismes, mais peu de projets politiques. La Droite s'acharne à considérer que tous les partis, hors eux, sont des irresponsables. Ils concentrent toutes leurs interventions sur des soit disant budgets intenables. La Gauche s'est fait un peu prendre au piège, elle se défend, sûre de son sérieux et de son chiffrage, mais cela ne sert pas à grand chose. Pourtant l'économie actuelle nous conduit  in fine au chaos, et Macron est fort mal placé pour donner des leçons dans ce domaine. Oui des économistes, des chefs d'entreprises, de Gauche soutiennent le projet du Nouveau Front Populaire et savent que d'autres choix économiques sont possibles, pour plus de justice sociale, garantissant un pays plus serein, plus sécurisant pour tous.  Macron en 2017, ne s'est jamais expliqué sur son modèle économique qui s'appuyait sur la fin des services publiques au bénéfice des profits des entreprises (patrons) et des dividendes distiribués. Jamais il ne s'est justifié des montants soustraits aux biens publiques et collectifs du plus grand nombre (retraite, chômages, santé, éducation,...). Sur cette 2ème semaine, le RN déroulent ses infamies de racisme, d'insécurité, d'anti-écologie. La droite s'acharne à clamer que la Gauche républicaine n'existe pas et est devenue de l'Extrême Gauche, les mettant sur un même plan, banalisant dangereusement l'Extrême Droite. Sauf que cette Gauche là a déjà été au pouvoir et a permis, à chaque fois, de nombreuses avancées sociales, La dernière fois qu'on a eu l'extrême droite on s'en est sorti que grâce à l'intervention de forces étrangères (américaines, canadiennes, britaniques, ...) Alors quand j'entends : "Le RN on n'a jamais essayé !", on ne doit pas vivre dans le même pays. 

Ce qui compte, c'est le fond des projets. 

Veut-on continuer avec Renaissance qui conduit l'économie à la ruine à force de dilapider ce qui faisait la richesse de notre pays : sa sécurité sociale, son assurance chômage, son système de retraite par répartition,... Les impôts jusqu'à maintenant plus élevés qu'ailleurs permettaient de ne pas avoir à constituer son épargne retraite, d'avoir la santé et l'éducation gratuite pour tous. Ils ne faisaient pas fuir les entrepreneurs pour autant. Petit à petit avec Macron, on ne parle plus que de mérite, mérite à l'école, allocations familiales au mérite, avantages divers au mérite. On glisse vers la privatisation de tout : les retraites, les complémentaires santé privées, des assurances chômages privées, des écoles privées, toujours plus de médecine hors convention, .. en corrélation avec une dégradation continuelle des services publiques. 

Le résultat de tout cela c'est l'insécurité grandissante de plus en plus de citoyens, qui sont entrés dans la vie avec plus de difficultés et n'ont plus le parapluie de l'école, de la solidarité, de la justice sociale pour voir leurs efforts récompensés. Alors ils cherchent un bouc émissaire à leurs misères grandissantes,  impactés par ce déclassement continuel lié au manque de biens communs accessibles. Le programme du RN est alors très facile à déployer, c'est la faute de l'étranger. Un coupable tout désigné, il suffirait de virer tout le monde pour construire un monde meilleur rien qu'entre nous. En réalité, tout régime qui pointe un coupable, comme les juifs en 1933 en Allemagne (Hitler a été élu par les allemands) conduit à la violence sur tous entre tous, et conduira dès le lendemain à cette violence. Voulons nous, sur un concept de base totalement erroné choisir la voie de la chasse aux sorcières : les arabes, les roms, les noires, puis les homosexuels, les écolos,  la Gauche toute entière... Peu de contenu au RN sur un programme social si ce n'est enlever des taxes non ciblées qui bénéficieront à tous, des baisses d'impôts au pourcentage qui rapportent plus aux riches qu'aux classes moyennes et pas du tout aux pauvres, pas concernés. Les oubliés, les sacrifiés des politiques Macron qui leur a fait croire en un ni gauche, ni droite,  veulent donner un coup de pied dans la fourmilière; ni Gauche, ni Droite mais extrême droite. Attention, vous allez vous tirer une balle dans le pied et plus personne pour vous secourir, chacun ayant peur de son voisin. (Relire le poème de Martin Niemöller en fin de texte )

Alors après le programme Macron, qui veut amplifier la catastrophe malgré le chaos qu'il a généré et le programme RN qui ambitionne de créer une France de l'exclusion et de la violence sociale que propose le Nouveau Front Populaire.

Le Nouveau Front Populaire veut que l'économie, la richesse de la France ne partent pas dans la poche de quelques uns grâce au labeur de tous les autres. La priorité est de rétablir la confiance en répondant aux urgences qui abîment la vie quotidienne : besoins de 1ère nécessité, santé, logement. La volonté du Nouveau Front Populaire est de réparer les services publics : santé, école, transports collectifs... Ils sont les seules à ne pas oublier la priorité des priorités qui désormais doit guider toute l'action publique : Le changement climatique qui est déjà à l'oeuvre dans nos territoires. Il va falloir à la fois réparer les dégâts déjà en cours, mais surtout prévenir, anticiper, particulièrement pour les plus impactés.

Tout cela aura un coût, c'est le devoir d'un gouvernement que de s'assurer des biens communs payer équitablement par l'impôt sur les revenus, sur les bénéfices des sociétés, sur les dividendes,... qui permettra de construire un monde plus juste. Cette justice sociale qui garantie à chacun de construire sa vie sereinement doit être le marqueur d'un pays développé comme le nôtre. Il faut réduire les écarts entre les plus riches et les plus pauvres, ce différentiel grandissant n'apportent que violences entre tous et étonnement vis à vis des plus démunis. 

Pour cette dernière semaine avant le vote on voit pointer le thème "Risque Mélenchon 1er ministre" repris par la Droite, l'Extrême Droite et la complicité des medias. Faut admettre que ses intervention ne sont jamais neutres de sa part pour mettre de l'huile sur le feu. Le Nouveau Front Populaire a été très clair, Mélenchon ne représente qu'une partie de LFI.

Non, la Gauche et la Droite ce n'est pas la même chose. La gauche existe et n'est pas extrêmiste et la droite n'est ni sociale, ni écologique. Quand à l'Extrême Droite, elle ne fonde sa vision du monde que dans le rejet de la différence.

« Quand ils sont venus chercher les communistes,

Je n’ai rien dit,
Je n’étais pas communiste.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
Je n’ai rien dit, 
je n’étais pas syndicaliste.
Quand ils sont venus chercher les juifs,
Je n’ai pas protesté,
Je n’étais pas juif.
Quand ils sont venus chercher les catholiques,
Je n’ai pas protesté,
Je n’étais pas catholique.
Puis ils sont venus me chercher
Et il ne restait personne pour protester. »
 
MARTIN NIEMÖLLER, DACHAU
Arrêté en 1937 et envoyé au camp de concentration de Sachsenhausen.
Il fut ensuite transféré en 1941 au camp de concentration de Dachau.
Libéré du camp par la chute du régime nazi, en 1945.