dimanche 14 avril 2019

Le Grand Annecy s'entête dans son projet climaticide

Lors de l'atelier climat du jeudi 11 avril, le Grand Annecy s'obstine a donner des chiffres qui faussent l'appréhension de la situation. Dans l’exposé des deux jeunes du Grand Annecy, ils ont montré un camembert donnant la part de chaque secteur dans la consommation énergétique. On y voyait les transports à 33%, quasi à égalité avec le résidentiel à 30%. Mais la part de consommation énergétique n'est pas la part de GES (Gaz à effets de serre) qu'ils n'ont pas voulu donner, alors que la problématique est bien le climat
Ci-dessous  excellente intervention de Bruno d'Halluin, Amis de la Terre et Grenelle des Transports et de la qualité de l'air, pour rétablir la vérité que le Grand Annecy persiste à  dissimuler.
"Je voudrais juste donner 2 ou 3 chiffres concernant les impacts climatiques locaux, qui curieusement n’ont pas été donnés ici, puis je ferai une proposition.
En France, le secteur des transports est le plus gros émetteur de GES avec 30% des émissions. Dans le bassin annécien, la part des transports atteint 46% des émissions de GES (selon ATMO Agence officiel de surveillance de la qualité de l'air). C’est donc dans ce secteur qu’il faudrait prioritairement agir pour faire baisse nos émissions de GES.
Or, c’est tout le contraire qui se passe.
Dans notre territoire, les budgets de mobilité sont siphonnés par les projets routiers au détriment des transports en commun et des modes de déplacements actifs tel le vélo.
En effet, en 2016, le département et l’agglomération d’Annecy ont signé une convention de financement de près d’un demi-millard d’euros pour neuf projets routiers programmés dans l’agglomération annécienne, dont plus de 80% vont au développement d’infrastructures routières, favorisant ainsi l’usage accru de l’automobile.
Les conséquences sur le climat sont prévisibles et sans surprise, ATMO prévoit que les émissions de CO2 liées au trafic routier augmentent encore de 14% d’ici 2030 dans l’agglomération.
Ce chiffre de +14% est à comparer aux préconisations du dernier rapport des scientifiques du GIEC (celui d’octobre 2018), qui préconise de réduire nos émissions de CO2 de 45% d’ici 2030 pour avoir une chance de contenir le réchauffement à +1,5°C, et pour cela d’engager des transformations, je cite, « rapides » et « sans précédent ».
On va donc faire +14% au lieu de -45%, et cela dans le secteur déjà de loin le plus émetteur de GES. La politique climatique du Grand Annecy est donc un échec programmé, et nous avons une proposition pour rectifier cela, une seule car elle nous semble de loin la meilleure : réorienter massivement les budgets de mobilité vers les modes de transports décarbonés, c’est-à-dire faire tout le contraire de ce qui est fait aujourd’hui, comme on l’a encore constaté récemment avec le maintien du projet de tunnel sous le Semnoz, malgré l’avis de la population et les bilans de la CNDP issus de la concertation publique.
Cette poursuite de la politique du presque tout routier s’inscrit exactement dans la trajectoire du scénario du GIEC où, je cite, « aucun effort d’atténuation supplémentaire n’est déployé » et conduisant à une augmentation de 4 à 5°C d’ici 2100 (rapport du GIEC 2014)."
Verdir les programmes électoraux et se proclamer candidat "Capital verte européenne" ne suffiront pas pour enrayer le changement climatique, ce sont les actes dans chaque projet qui feront le changement de l'ensemble. Ce projet climaticide de tunnel sous le Semnoz / faux BHNS à l'horizon 2030 ne pourra pas voir le jour. Il est totalement contraire aux engagements de la France sur le climat et sera systématiquement attaqué, car les populations veulent continuer à respirer et ne veulent pas subir l'amplification des processus déjà en cours. Vue l'évolution plus rapide que prévue de la dégradation du climat, tout le monde aura admis avant 2030 que c'était le projet le plus stupide qui soit. Et pendant ce temps là, on perd du temps et de l'argent, sur les solutions urgentes à mettre en place



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